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Santé sexuelle, une approche globale

Lorsqu’elle est considérée de manière positive, la santé sexuelle est une question de bien-être, de respect et de qualité de vie. Lorsqu’elle est associée à des éléments néfastes (Ist, avortement, violences), elle peut vite devenir source de souffrance.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms), la santé sexuelle est « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité. Elle ne consiste pas uniquement en l'absence de maladie, de dysfonction ou d'infirmité. La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d'avoir des expériences sexuelles qui apportent du plaisir en toute sécurité et sans contrainte, discrimination ou violence. Afin d’atteindre et de maintenir une bonne santé sexuelle, les Droits Humains et les Droits sexuels de toutes les personnes doivent être respectés, protégés et assurés. » Une approche globale dans laquelle les dimensions sociale et émotionnelle ont toute leur place et dans laquelle s’inscrit parfaitement le Planning familial, mouvement féministe d’éducation populaire œuvrant pour la santé sexuelle depuis plus de 60 ans.

 

Bien-être ou souffrance ?


« Selon l’environnement dans lequel on se trouve, la sexualité peut être source de bien-être, d’épanouissement et de choix assumés ou bien, au contraire, de difficulté, d’empêchement et de souffrance », rappelle Estelle Lépine, animatrice et conseillère conjugale et familiale du Planning Familial de Paris. Au cours de ses années de pratique de terrain, elle a pu mesurer combien les interrogations des personnes rencontrées étaient multiples, tout comme leurs parcours. « Aujourd’hui, les femmes et les hommes, adultes comme jeunes, sont à la recherche de réponses sur la contraception et le désir ou non de grossesse, l’Ivg, le Vih et les Ist, la connaissance de leur corps, leur orientation sexuelle ou leur identité de genre », explique-t-elle.

 

Échanges en groupe


Lors des accueils et des interventions en groupe qu’elle anime, des filles et des femmes sont amenées à décrire les violences qu’elles subissent, souvent au sein de leur couple. Comportements de domination et d’assujettissement de l’autre, les violences sont un obstacle à la santé sexuelle dont il peut être difficile de parler. Les femmes en sont majoritairement les victimes, indépendamment de leur niveau social, économique, culturel et de leur éducation. Il est donc important qu’elles puissent aborder cette question. « En partageant leurs expériences, ces femmes prennent la mesure du poids de la société et peuvent réaliser que d’autre personnes vivent les mêmes difficultés », raconte-t-elle. Ces échanges rompent l’isolement et permettent d’inscrire l’égalité entre les sexes comme l’un des ingrédients de la santé sexuelle.

 

Environnement favorable


Créer les conditions d’un environnement favorable à une bonne santé sexuelle est donc une condition sine qua non. « On devrait appliquer la loi de 2001, qui impose trois séances d’éducation à la vie sexuelle et affective par classe d’âge entre le primaire et lycée. Celle-ci devrait inclure des informations sur la connaissance de son corps, la contraception, les infections sexuellement transmissibles (Ist), le consentement, les relations respectueuses… », souligne Estelle Lépine.
Créer un environnement favorable, c’est aussi permettre un meilleur accès aux soins, favoriser l’inclusion et la diversité des orientations sexuelles, des identités de genre et des pratiques sexuelles. C’est garantir la sécurité et la confidentialité, que ce soit dans une relation intime ou dans un contexte social plus large. C’est assurer une communication ouverte sur les besoins, les désirs, les préoccupations et les limites sexuelles. C’est aussi permettre l’autonomie et le respect de l’intégrité corporelle. Bref, c’est tout un cadre qui favorise le bien-être physique, mental et émotionnel.

 

Linda Taormina

Mots clés

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