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Les virus de la bronchiolite sont de sortie !

Depuis deux semaines, les régions françaises passent les unes après les autres en phase épidémique pour la bronchiolite. Explications du professeur Christèle Gras Le Guen, pédiatre et cheffe du pôle femme-enfant-adolescent au CHU de Nantes.

 

Un virus bénin nécessitant une grande vigilance

La bronchiolite est une infection due à un virus s’attaquant aux toutes petites bronches appelées bronchioles. Le virus le plus souvent en cause est le Virus respiratoire Syncitial (VRS) mais d’autres virus comme la grippe, les coronavirus, les adénovirus etc …peuvent aussi être responsables de cette maladie. Elle se manifeste par des symptômes basiques tels que le rhume et la fièvre. Puis, dans un second temps, le virus peut gêner les voies respiratoires entraînant un essoufflement de l’enfant pendant qu’il tête. Les plus concernés par la maladie sont les enfants de moins d’un an. Les adultes peuvent aussi attraper la maladie mais contracteront un simple rhume. Alors, bien que cette maladie soit bénigne, il faut redoubler de vigilance car près de 100 000 enfants ont été admis aux urgences pédiatriques l’année dernière pour cause de bronchiolite. « Ceux qui font les formes les plus graves et qu’on retrouve dans les services de réanimation sont les tous petits de quelques jours. Cette année, un nouveau traitement est disponible qui va permettre de les protéger en priorité. » explique la professeure.


Un traitement inédit

Ce tout nouveau traitement préventif contre la bronchiolite, dénommé « Beyfortus », consiste à injecter des anticorps directement dans l’organisme de l’enfant. Ces derniers vont venir se fixer sur le virus afin de le bloquer et empêcher son entrée dans l’organisme. L’injection est efficace pendant 150 jours, soit l’équivalent de la durée de l’épidémie : « Déjà été testé dans le cadre d’essais cliniques la saison précédente il a montré qu’il avait une grande capacité à prévenir les hospitalisations et donc les formes graves de la maladie. » affirme le Pr. Christèle Gras Le Guen.  Victime de son succès, ce nouveau traitement n’a été disponible que quelques jours en officine. En attendant la fabrication de nouvelles doses, il est pour l’instant utilisé uniquement en maternité ou dans les services de néonatologie pour protéger en priorité les plus jeunes enfants et limiter leur risque d’hospitalisation.

 

L’importance des gestes barrières

Pour autant, le nouveau traitement n’agit pas contre tous les virus qui peuvent causer la bronchiolite. De ce fait, des gestes barrières simples sont à adopter afin de se protéger mais aussi de protéger les plus faibles. Comme tous les virus, la bronchiolite se transmet par voie aérienne et par le contact physique. Il faut donc respecter les gestes barrières, indispensables à la baisse des contaminations. « On a constaté pendant le confinement qu’il n’y avait pratiquement pas eu de cas de bronchiolite car les mesures barrières avaient arrêté la propagation du virus, et fort de cette expérience nous pouvons dire que ces gestes fonctionnent très bien ». Il s’agit de simples gestes à respecter non pas par les enfants mais bien par leur entourage (famille, personnel de crèche, instituteurs, assistantes maternelles…).

Quelques exemples de gestes barrières efficaces :
•    Se laver les mains après chaque sortie
•    Aérer les pièces de votre maison ou de votre appartement
•    Porter un masque lorsque cela est nécessaire
•    Eviter les endroits publics confinés (centres commerciaux, transports en commun)
•    Limiter les visites à la maternité au cercle proche uniquement
    Laver les jouets et doudous régulièrement


La propagation du virus s’étend de la mi-octobre à la mi-février, une période pendant laquelle il faut redoubler de vigilance.


Conseils pour prévenir la maladie

Afin de prévenir au mieux cette épidémie, la Pr. Christèle Gras Le Guen vous a listé quelques conseils pour protéger votre ou vos enfant(s) :
-    Tenez-vous informer sur la maladie et sa propagation.
-    Renseignez-vous sur le traitement BEYFORTUS® afin de savoir s’il est indiqué et disponible pour votre enfant. Administré par un médecin, une sage-femme ou une infirmière, il sera efficace dès les premiers jours après son injection .
-    Respectez les gestes barrières.
-    Limitez l’afflux de passage à la maternité.
-    Gardez votre enfant à l’abri des grands lieux publics dans lesquels les microbes et virus circulent (salle d’attente, supermarchés)


En cas de symptômes évocateurs de bronchiolite

Pas de panique si votre enfant présente les premiers symptôme de la bronchiolite ! S’il est âgé de plus de 6 semaines, il faut consulter un médecin dans les 12 à 24 heures, la consultation aux urgences n’est pas recommandée sauf si votre médecin vous y oriente bien sûr. Si par contre votre enfant est âgé de moins de 6 semaines, il est préférable de l’emmener directement aux urgences. Dans tous les cas, l’appel au 15 peut être une alternative afin de faciliter la prise de contact avec un médecin ou une maison médicale auprès de chez vous. Enfin, les lavages de nez soulageront votre enfant afin de désencombrer ses voies respiratoires*.


« La bronchiolite n’est pas une fatalité, cet hiver sera moins terrible que le précédent si on arrive à mettre en place ces mesures de prévention. La combinaison des mesures barrières et de cette nouvelle innovation [le traitement Beyfortus] va permettre de faire, de cet hiver, un hiver plus serein que les précédents. »

*Notice du lavage de nez – Conseils aux parents par la Haute Autorité de Santé

 

Flavie Le Pajolec

 

 

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