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Épilepsie : quand notre cerveau nous joue des tours

La journée Mondiale de l’Epilepsie est l’occasion d’évoquer cette maladie très répandue et pourtant méconnue du grand public. Aujourd’hui, une prise en charge globale offre de meilleures conditions de vie à la plupart des patients.

 

Avec au moins 600 000 personnes atteintes en France*, l’épilepsie est la deuxième maladie neurologique la plus répandue. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’une maladie psychologique mais bien d’un dysfonctionnement transitoire et brutal du cerveau qui cesse spontanément la plupart du temps. « Dans l’imaginaire de tous, l’épilepsie se manifeste par des crises de convulsions alors que c’est loin d’être toujours le cas, explique Pr Sophie Dupont, neurologue, épileptologue et présidente de la Ligue française contre l’épilepsie. Il existe presque autant de signes cliniques que de patients : absences, ruptures de conscience avec une activité, sensation de revivre quelque chose… » Le malade peut avoir conscience qu’il subit une crise d’épilepsie, mais parfois il ne s’en rend pas compte.

 

Trois causes principales 

Si l’épilepsie prend des formes différentes d’un patient à un autre, la maladie peut avoir des causes différentes. Elle peut être liée à une lésion du cerveau consécutive par exemple à un accident vasculaire cérébral, une malformation du cerveau ou un traumatisme. Elle peut également être le symptôme d’une autre maladie comme Alzheimer, Parkinson ou la sclérose en plaques. Plus rarement, l’épilepsie est d’origine génétique. « L’épilepsie se déclare principalement à deux moments de la vie : dans la petite enfance (de la naissance à l’âge de deux ans) ou après 60 ans », précise Pr Sophie Dupont. 

 

Un large panel de solutions thérapeutiques

Il existe aujourd’hui plus d’une vingtaine de traitements antiépileptiques, ce qui offre une palette d’options variées. « Dans 70 % des cas, les traitements permettent de maintenir la maladie sous contrôle », ajoute Pr Sophie Dupont. Dans le cas où les médicaments ne fonctionnent pas, d’autres options peuvent être envisagées selon l’origine et la nature de l’épilepsie, comme par exemple la chirurgie, la stimulation du nerf vague ou encore le traitement des causes métaboliques (régimes, substitutions…). 

 

Des conséquences sur la qualité de vie

« Au-delà des traitements, il est essentiel d’accompagner les malades dans une prise en charge globale qui prend en compte notamment les répercutions psychologiques de la maladie sur la personne », estime le Pr Dupont. En effet, l’épilepsie peut avoir des conséquences sociales non-négligeables qui peuvent nuire à la qualité de vie du patient. Ce dernier peut avoir honte de sa maladie qui est bien souvent mal-perçue par son entourage. Le patient peut également souffrir des restrictions liées à l’épilepsie qui peut être incompatible avec certaines professions ou avec la conduite d’un véhicule, par exemple. « Les enfants épileptiques peuvent également avoir une scolarité compliquée, ajoute le Pr Dupont. D’où l’intérêt d’expliquer cette maladie car l’exclusion des patients vient bien souvent d’une méconnaissance de l’épilepsie. » 


*Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

 

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