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Continuer d’allaiter pendant la grossesse, c’est possible !

 

Enceinte et déjà maman d’un enfant toujours allaité : deux états tout-à-fait compatibles ! Mais avant de se lancer, il faut savoir à quoi s’attendre et comment réagir face aux petits changements. Explications. 

 

Les recommandations des autorités sanitaires sont sans appel : « Si la grossesse se déroule normalement, le fait d’allaiter l’aîné(e) ne présente pas de risques pour le futur bébé. »* Ni pour l’enfant allaité et ni pour la mère, d’ailleurs. Une affirmation qui met fin aux idées reçues selon lesquelles l’allaitement pendant la grossesse provoquerait contractions, fausse couche ou naissance prématurée : « Un grand nombre d’études a prouvé que ce n’était pas le cas », confirme Claude Didierjean-Jouveau, porte-parole de La Leche League et auteure de nombreux ouvrages sur l’allaitement.

 

Allaiter pendant la grossesse : quels changements ?

Le principal changement ? Une baisse de lactation perceptible à un moment de la grossesse. « C’est un problème seulement si l’enfant allaité a moins d’un an, puisque le lait représente l’essentiel de l’alimentation jusqu’à cet âge », rappelle Claude Didierjean-Jouveau.
En fin de grossesse, la lactation se modifie encore : le colostrum (premier lait particulièrement riche en anticorps, présent durant les jours qui suivent la naissance) (ré)apparaît. « Cela peut être déroutant pour l’enfant allaité, mais le colostrum est bon aussi pour lui. »
Autre conséquence de la grossesse sur l’allaitement ? Des douleurs aux seins d’intensité variable lorsque l’enfant tète : « Pour certaines femmes, c’est même un symptôme de grossesse ! » L’experte en allaitement recommande alors de trouver un compromis : « Certaines mères proposent à leur enfant de compter jusqu’à 10 avant d’arrêter la tétée. Mais la solution dépend de chaque situation et de chaque jour ! » 
Plus éprouvant pour les futures mères : certaines ressentent soudainement un sentiment de malaise ou d’irritation lorsqu’elles allaitent. Une source de culpabilité pour beaucoup d’entre elles, face à ces ressentis inconnus. « Ils ne sont pas forcément causés par les douleurs, on suspecte plutôt une origine hormonale », explique Claude Didierjean-Jouveau, qui rassure : « Le fait de le savoir en amont en diminue l’impact. Ressentir cela ne signifie pas que l’on aime moins son enfant. »

 

Et après l’accouchement ?

« La montée de lait survient plus rapidement et il y a souvent plus de lait que pour le premier allaitement. » Si l’aîné n’a pas été sevré pendant la grossesse, le co-allaitement peut se mettre en place : « Il n’y a aucun problème de quantité de lait pour les deux enfants. D’autant plus que l’allaitement du plus grand est minime. Quant à la composition du lait, elle sera toujours bonne pour toute la fratrie. » 
Pour bien gérer ces tétées, la mère ne doit pas oublier son bien-être pour autant : « Le bébé a naturellement plus besoin de téter que l’aîné, qui peut vouloir l’imiter : il est à nouveau possible de mettre en place des compromis, afin que chacun soit satisfait. » 

 

*Le guide de l’allaitement maternel, Santé Publique France.