Retour Articles Vies de famille

Accident de la route : comment se remettre du traumatisme ?

 

Un accident de la route reste un événement difficile, quelles qu’en soient les caractéristiques. Il peut aussi s’avérer plus ou moins traumatisant, en fonction des personnes victimes. Comment détecter ce traumatisme et le surmonter ? Décryptage.

 

D’après le Ministère de l’Intérieur, 236 834 Français ont été blessés dans un accident de la route en 2022. Mais au-delà de ces chiffres, une autre forme de blessure persiste : d’ordre psychologique, s’avérant parfois un véritable trouble de stress post-traumatique (Tspt). « Il peut se développer en cas d’accident léger, comme à la suite de plusieurs accidents. Il dépend notamment du soutien dont dispose la victime, de sa personnalité, de son vécu et de l’événement en lui-même », explique Élise Bouncer, psychologue référente au sein de l’association France Victimes. 

 

Des symptômes non exhaustifs… 

...Et qui peuvent prendre des formes très diverses en se développant tous, ou seulement quelques-uns. Les plus courants ? La répétition et l’envahissement des souvenirs de l’accident, jusqu’à déclencher un sentiment de détresse. « À différencier du flash-back, un autre symptôme qui consiste à revivre émotionnellement l’événement. » Les cauchemars récurrents font aussi partie de la symptomatologie, en association avec un sommeil très perturbé. 
Plusieurs réactions d’évitement peuvent aussi se manifester : peur de reconduire, de monter en voiture, de prendre l’autoroute... Ainsi que l’évitement des souvenirs de l’accident. « La souffrance de la victime est tellement intense que son corps et son cerveau mettent en place ces stratégies pour se préserver. » Conséquences ? Anxiété, état dépressif, altération de certaines capacités cognitives, de l’humeur et des relations. « Plus l’accident est intense, plus le risque de développer un Tspt est élevé. » 
Un trouble qui peut aussi concerner les enfants, particulièrement à risque en raison de l’immaturité de leur cerveau : « Il faut les aider à comprendre ce qu’ils ont vécu car ils n’ont pas les ressources pour l’affronter seuls. Mieux vaut consulter sans besoin que de le faire une fois le trouble ancré. »

 

Stress post-traumatique après un accident de la route : comment réagir ?

« Lorsque quelque chose ne va pas ou que l’on n’agit pas comme d’habitude, on peut commencer par s’adresser à son entourage », encourage la psychologue qui fait partie des professionnels de santé vers lesquels se tourner. C’est ce qu’a choisi Jean-Marc, victime d’un accident de moto en 2018, pour aller mieux : « J’ai été grièvement blessé et garde encore des séquelles. J’avais des aprioris sur le fait d’être suivi par un psy, mais vues mes difficultés de sommeil, je me suis décidé. Ma psychologue, recommandée par mon médecin traitant, m’a notamment aidé à apaiser ma colère. » 
Composer le 116 006, numéro européen d’aide aux victimes, permet d’être orienté vers l’association la plus proche de chez soi. « Elles apportent une aide administrative et juridique, mais aussi psychologique », témoigne Élise Bouncer qui recommande aussi de participer à des groupes de parole. Enfin, un traitement médicamenteux est parfois nécessaire : « Bien dosé et prescrit de façon adaptée, c’est temporaire et bénéfique à long terme. »