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Témoignage : « la mastectomie m’a permis de survivre »

 

À 61 ans, Florence vit avec un seul sein. Opérée d’un cancer il y a cinq ans, elle n’a pas pu bénéficier d’une reconstruction immédiate, comme c’est souvent pratiqué. Son parcours l’a obligée à décaler ce moment, pourtant primordial pour l’estime de soi.

 

En 2017, Florence apprend qu’elle est atteinte d’un carcinome lobulaire infiltrant, une forme agressive de cancer du sein. C’est une petite masse au niveau du sein droit, accompagnée d’une grande fatigue, qui la met en alerte. Après une échographie mammaire, le couperet tombe : « J’étais en vacances quand j’ai appris le diagnostic par téléphone. Le choc a été très dur », raconte-t-elle.
Rapidement prise en charge par l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Nantes, Florence a immédiatement enchaîné le protocole de soins : ablation de la tumeur (tumorectomie), chimiothérapie pendant cinq mois, ablation du sein (mastectomie), radiothérapie et, aujourd’hui encore, traitements anti-hormonal et anti-ostéoporose.

 

La mastectomie, ce n’est pas systématique !

Véritable atteinte à la féminité et, on le sait moins, à la mobilité physique de l’épaule ou du bras, la mastectomie est une chirurgie indispensable dans seulement un quart des cas de cancers du sein. « Nous proposons l’ablation lorsque plusieurs lésions cancéreuses sont disséminées dans le sein, lorsque la lésion principale est très étendue, ou lorsque la patiente présente une récidive malgré la tumorectomie », explique Dr Nicolas Leymarie, chef du service de chirurgie plastique oncologique et reconstructrice de l’Institut Gustave Roussy. Rarement, certaines patientes réclament elles-mêmes la mastectomie, pour prévenir la récidive. « Lorsque l’ablation est indiquée, on discute systématiquement de la possibilité de reconstruire le sein pendant la même intervention, par une prothèse ou par les propres tissus de la patiente », ajoute-t-il. Parfois, des traitements complémentaires, telle que la radiothérapie, vont orienter le choix de la technique de reconstruction, mais la majorité des patientes demandeuses d’une reconstruction du sein pourront en bénéficier.

 

Reconstruction secondaire

Florence, elle, a dû renoncer momentanément à l’opération, car un imprévu de taille est venu perturber ses projets : « Mes rendez-vous relatifs à ma reconstruction ont été déprogrammés au moment de la Covid-19 », se souvient-elle. Et avec le quotidien bien chargé de cette cadre de santé, pas facile de trouver un créneau dans son emploi du temps pour reprogrammer l’intervention. « La pose d’une prothèse mammaire, qui permettra de recréer la forme naturelle de mon sein, supposera quatre anesthésies générales, et autant d’arrêts de travail ! Je préfère attendre la retraite pour passer au bloc », avoue-t-elle.
En attendant, la vie sans ses deux seins a largement entamé son estime de soi : « Je suis dans une ambivalence : j’ai vécu cette opération comme une mutilation, mais je suis reconnaissante qu’elle m’ait permis de survivre. J’ai eu la chance d’être entourée par un mari aimant, qui me soutient beaucoup dans l’image que j’ai de moi-même. Mais aussi par la bienveillance de ma famille et de mes amis. »

 

Pour aller plus loin :
Le site de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest
https://www.institut-cancerologie-ouest.com/

Le site de l’Institut Gustave Roussy
https://www.gustaveroussy.fr/

Un article sur la mastectomie réalisée à l’Institut Gustave Roussy
https://www.gustaveroussy.fr/fr/chirurgie/chirurgie-cancer-du-sein

Un article sur les différentes techniques de reconstruction mammaire du site de l’Institut National du Cancer
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Reconstruction-mammaire

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