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Migraine : ce handicap invisible qui prend la tête

Très répandue et invalidante, la migraine est encore trop souvent sous-diagnostiquée. Pourtant, des traitements existent pour diminuer les effets de cette maladie qui peut avoir des conséquences lourdes sur la vie sociale, affective et professionnelle.

 

Au total, 12 à 21 % de la population mondiale souffrirait de migraine et près de 8 millions de Français sont concernés*. Cette maladie, qui se distingue des céphalées de tension par son intensité, apparait par crises qui peuvent durer de 4 à 72 heures sans traitement. Un migraineux fait au moins cinq crises dans sa vie « mais certains peuvent en vivre une vingtaine par mois », prévient le Dr Christian Lucas, neurologue et Président de la Société Française d’Études des Migraines et Céphalées (Sfemc). Une crise se caractérise par plusieurs symptômes : des maux de tête apparaissant plutôt d’un côté, une sensation de battement dans le crâne, un impact fonctionnel allant d’une difficulté à se mouvoir à la nécessité de rester couché, une augmentation de la douleur pendant un effort physique, une gêne face à la lumière et/ou au bruit et éventuellement des troubles digestifs (nausées, vomissements…). Plusieurs facteurs peuvent déclencher ces crises, comme les variations de rythme de vie, le stress, les dettes de sommeil, les variations alimentaires (repas trop gras ou pas assez), l’effort physique intense…

 

Quand la migraine isole 

D’origine génétique, la migraine touche principalement les personnes âgées de 20 à 45 ans et elle a tendance à diminuer passé 60 ans. Sur quatre malades, trois sont des femmes. « Très souvent, les crises surviennent le week-end, quand tout le stress de la semaine est passé, raconte le Dr Lucas. Les malades peuvent passer tout un week-end dans le noir à vomir, ce qui est difficile à comprendre pour l’entourage. » Quand les crises se répètent trop souvent, les migraineux ne peuvent plus travailler et leur vie sociale est souvent altérée. Ils peuvent éprouver une sensation d’angoisse à l’idée de refaire une crise et se mettre en danger en prenant des antidouleurs en trop grande quantité.

 

Des solutions pour aller mieux

Comme pour toutes les pathologies, il est important de parler de ses symptômes à son médecin généraliste, et éventuellement à un neurologue. « Une fois le diagnostic posé, des traitements innovants très efficaces existent mais ils sont très onéreux et non-remboursés, précise le Dr Lucas. Heureusement, il existe une large palette de médicaments qui peuvent réduire les migraines – bétabloquants, antiépileptiques faiblement dosés et antidépresseurs – mais ils sont encore trop peu prescrits. » Il existe également des facteurs protecteurs qui peuvent limiter les crises : l’activité physique régulière et le fait de lâcher prise, de s’octroyer des moments à soi. 

 

* Source : Société Française d’Études des Migraines et Céphalées (SFEMC).

 

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