« J’ai trouvé ma voie grâce au Bafa »
« J’ai trouvé ma voie grâce au Bafa »
À 26 ans, Loézia exerce avec passion le métier d’animatrice auprès de jeunes enfants, en accueil de loisirs. Une vocation révélée par le Bafa, qu’elle a obtenu il y a cinq ans.
Rencontre avec Loézia à Arradon, dans le Morbihan.
Alors que nous poussons les portes de l’accueil de loisirs « L’Île aux Enfants » à Arradon, un grand silence règne. Il est 14 heures, l’heure sacrée de la sieste. Loézia nous accueille avec un sourire franc et une énergie débordante, sans doute en partie transmise par les 10 enfants qu’elle encadre aujourd’hui. Au programme du jour : jeux et activités manuelles pensés par l’animatrice. Regroupés et attentifs, ils sont impatients de commencer la construction de leur bateau en boîte à œufs. C’est ce genre de moment que Loézia aime par-dessus tout. Pourtant, travailler avec de jeunes enfants n’avait jamais été un projet concret, même si l’idée lui revenait souvent en tête. En 2018, son bac STMG en poche, elle opte pour « la suite logique » : un BTS d’assistante de gestion. Mais la mécanique ne prend pas. Ou pas tout à fait. En 2019, sur les conseils de sa mère, elle s’inscrit à une formation Bafa pour décrocher un emploi saisonnier dans l’animation. « J’ai toujours voulu travailler avec les enfants, mais j’avais mis ça de côté », raconte Loézia. C’est lors de cette mise entre parenthèses que naît le déclic. Dès le premier jour de stage, elle se sent à sa place. Depuis, Loézia n’a pas quitté cet environnement. Pour elle, le Bafa représente bien plus qu’un simple brevet pour un job saisonnier : c’est une véritable porte ouverte pour travailler auprès des enfants et des jeunes.
Le déclic
La formation Bafa se divise en trois temps : une session théorique, un stage pratique et un approfondissement pour se spécialiser dans un domaine d’animation. Pour Loézia, chaque étape a été décisive. « Pendant la première phase, on apprend des choses simples mais essentielles comme la sécurité : comment gérer une sortie, où se placer dans la rue, comment sécuriser un groupe… » Puis vient le terrain : quinze jours de stage dans un accueil de loisirs, sa première expérience auprès de jeunes enfants. Un stage sans lequel, selon elle, le Bafa ne serait pas aussi formateur. « C’est la partie du Bafa que j’ai le plus appréciée. J’ai beaucoup appris des autres animatrices et j’ai pu proposer mes propres activités… À ce moment-là, je me suis dit que j’étais faite pour ça ! » s’exclame Loézia, le sourire aux lèvres.
Attentifs aux consignes, les enfants qu'encadre Loézia ont hâte de commencer l'activité.
« J’aime voir les enfants évoluer et grandir »
Ces premières expériences confirment son intuition : elle veut continuer dans cette voie. Après le Bafa, Loézia enchaîne avec un CAP petite enfance en alternance. Elle travaille comme Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) dans une école maternelle puis finit par trouver sa place à Arradon, avec le sentiment d’être exactement là où elle devait être. Elle découvre que le métier va bien au-delà de la simple animation : « On est des créateurs de souvenirs. » Loin d’être de simples surveillants d’enfants l’été, les animateurs, selon elle, sont aussi là pour « accompagner, stimuler l’imaginaire, transmettre des valeurs ». Par ailleurs, devenir animatrice lui a permis de mieux se découvrir et de développer de nombreuses compétences essentielles au métier telles que l’écoute, la créativité, le travail en équipe et l’adaptation : « Il faut savoir s’adapter car chaque enfant est différent. » Elle évoque les enfants qui ont peur, qui ont des sensibilités différentes comme cette petite fille qui, 30 minutes plus tôt, a pleuré parce qu’elle s’était mis de la peinture sur les doigts.
S’engager pour le bien-être des enfants
Inutile de demander à Loézia si elle est épanouie, cela se devine dans son regard. Ambitieuse et pleine d’idées, elle vient de mettre en place un projet passerelle entre la crèche et l’accueil de loisirs. L’objectif est de rassurer les plus petits et leurs parents pour qu’à la rentrée, la transition se fasse en douceur. « Un jour, une maman m’a dit que sa fille aînée avait très mal vécu son entrée en accueil de loisirs. Alors pour ses jumelles, elle est contente de la mise en place de ce dispositif », explique Loézia. Entre préparation d’activités, réunions d’équipe, accueil périscolaire, projets pédagogiques, l’agenda est chargé. Mais le cœur y est toujours. « On rigole beaucoup. Et on partage de vrais moments de complicité. Quand tu donnes aux enfants, ils te le rendent », confie Loézia.
Aujourd’hui, cela fait quatre ans qu’elle travaille en tant qu’animatrice auprès des jeunes enfants, et la passion est intacte. À notre dernière question, « Comment vois-tu ton avenir professionnel ? », un rire s’échappe avant sa réponse : « Pour l’instant je suis très bien en tant qu’animatrice, mais pourquoi pas, plus tard, passer mon brevet d’aptitude aux fonctions de directeur, si je sens que j’ai fait le tour. » Une formation qui permet au détenteur du Bafd d’encadrer et de diriger des accueils de loisirs ou des colos, offrant la possibilité de prendre un peu de hauteur et de voir le métier d’animateur d’un autre œil.
BON A SAVOIR
La Caf participe au financement du Bafa pour les jeunes avec une aide forfaitaire de 200 €, sans conditions de ressources. Pour en bénéficier, il faut envoyer le formulaire de demande à la Caf de votre lieu de résidence dans les trois mois suivant la fin de la formation. Certaines Caf offrent également des aides départementales dont les montants et les critères varient. D’autres aides peuvent être proposées par les conseils départementaux, les mairies ou les comités d’entreprise, généralement soumises à des conditions liées aux ressources, à l’âge ou à la localisation.