Familles recomposées : bien vivre ensemble
Familles recomposées : bien vivre ensemble

Bien vivre en famille recomposée, c’est former une nouvelle famille dans laquelle chacun trouve sa place. De nombreux dispositifs d’aide lui sont dédiés, pour mieux communiquer ou trouver une issue à des conflits familiaux parfois complexes.
Une famille recomposée comprend un couple d’adultes et au moins un enfant né de l’union précédente de l’un des conjoints. Leur proportion au sein de la société française est relativement stable depuis plusieurs années, puisqu’elles sont 9 % en 2020, contre 9,3 % en 2011(1). Les familles recomposées sont souvent synonymes de familles nombreuses : 4 sur 10 comptaient 3 enfants ou plus à la maison en 2020. À ce titre, elles peuvent prétendre aux mêmes aides familiales que les autres familles avec au moins 3 enfants à charge : la carte famille nombreuse pour toutes, mais aussi, pour les plus modestes, la prime de déménagement ou le complément familial (voir encadré ci-dessous). Toutefois, il n’y a pas de définition juridique du beau-parent. Celui-ci n’a donc aucune obligation vis-à-vis de l’enfant de son conjoint, et aucune autorité légale sur lui. Pourtant, il est généralement important dans la vie de l’enfant, et vice-versa : ils vivent ensemble, le conjoint élève l’enfant, prépare ses repas, vient le chercher de l’école, l’aide à faire ses devoirs...
Ni droits ni devoirs... sauf si
Toutefois, pour avoir un statut plus « officiel », l’adoption est une solution qui ne demande que trois conditions : être marié au conjoint de l’enfant, avoir au moins dix ans de plus que lui, et avoir l’accord de son conjoint. Si l’enfant a plus de 13 ans, il doit également donner son consentement.
Les motivations pour l’adoption doivent avant tout être affectives, mais l'enfant adopté devient aussi un héritier à part entière. En cas d’adoption simple, l’autre parent biologique conserve son lien de filiation.
Des dispositifs pour trouver sa place
Au-delà des aspects juridiques, former une famille recomposée, et trouver sa place dans cette « nouvelle » famille, n’est pas toujours évident. Dans les cas où la « recomposition » est difficile, il est important de créer des espaces où chacun puisse s’exprimer. Plusieurs dispositifs existent afin de trouver des issues à des conflits entre les membres d’une famille recomposée. Beaucoup sont proposés par des partenaires des Caf, qui les cofinancent partout sur le territoire. Parmi eux, pour les plus jeunes, il y a les points accueil écoute jeunes (PAEJ), où il est possible de se rendre anonymement, gratuitement et sans rendez-vous pour échanger sur ses difficultés, questions et angoisses. Parallèlement, le dispositif des
Promeneurs du Net permet à des professionnels de la jeunesse et de la parentalité de discuter avec les jeunes, mais aussi les parents, sur les réseaux sociaux, afin de leur offrir un accompagnement personnalisé et des conseils adaptés. Il est aussi important que les parents se sentent écoutés et compris. Les groupes de parole de soutien à la parentalité sont une ressource précieuse pour ceux qui souhaitent se sentir moins seul en partageant
leurs expériences avec d’autres parents. Quand les conflits sont très envahissants et que la communication est rompue, les familles recomposées peuvent aussi faire appel à la médiation familiale, sans forcément qu'un juge l'ait ordonné.
La médiation familiale pour renouer le dialogue
« Les enfants de ma compagne ne m’acceptent pas », « Je ne me sens pas valorisée dans mon rôle de belle-mère », « Nous n’arrivons plus à communiquer »... autant d’expressions de souffrance entendues quotidiennement par les médiateurs familiaux. La médiation familiale crée avant
tout un espace neutre et confidentiel dans lequel chacun peut exprimer ses besoins et ses attentes avec l’aide d’un tiers impartial et neutre : « C’est l’idée de dire aux personnes de décider de leur vie et de ne pas laisser un juge décider pour elles. » L’Association pour la médiation familiale (APMF) a joué un rôle pionnier suite à l’évolution des mentalités et aux changements du modèle traditionnel familial. Famille d’adoption, monoparentale,
homoparentale, recomposée... chaque famille est unique et peut faire face à des conflits fragilisant son équilibre. Selon Caroline Blondeau, médiatrice familiale et vice-présidence de l’association, « en médiation familiale, les familles arrivent avec tous leurs problèmes sur le dos et
dans cet espace, elles vont pouvoir verser tout ce qu’elles ont à dire pour qu'elles puissent partir légères et avec des solutions ». Même si le beau-parent n’a pas de droits ni de devoirs envers l’enfant de son conjoint, la médiation familiale permet de poser les problèmes, d’ouvrir la discussion
et d’apaiser les tensions. « En moyenne, il faut trois ou quatre séances pour trouver un accord », conclut Caroline Blondeau.