En finir avec le tabou du syndrome de Diogène

Quand on en a déjà entendu parler, on en a souvent une vision caricaturale. Pourtant le syndrome de Diogène peut avoir des conséquences graves pour la personne qui en souffre. Que faire si vous êtes concerné ou si vous soupçonnez quelqu’un de l’être ? Explications.

Le syndrome de Diogène, nommé ainsi en 1975, fait référence à un philosophe grec du IVe siècle av. J.-C., connu pour vivre dans un tonneau, isolé des autres. Ce trouble du comportement touche principalement les personnes de plus de 65 ans, et est souvent associé à l'accumulation d'objets, bien que ce ne soit qu'une de ses manifestations.

Les causes du syndrome de Diogène

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’apparition du syndrome de Diogène :

•    Psychologiques : existence d’une fragilité ou d’une pathologie comme la dépression, les troubles anxieux, la schizophrénie et les troubles psychotiques, les troubles cognitifs…

•    Sociaux et environnementaux : isolement, traumatismes ou chocs émotionnels (deuil, changement de vie…), histoire de vie difficile et passé de privations, vieillissement et perte d’autonomie.

•    Médicaux et physiologiques : maladies neurologiques (AVC, atteintes cérébrales…), consommation d’alcool ou de drogues, douleurs chroniques et handicaps physiques.
Souvent, le syndrome de Diogène est lié non pas à un seul facteur mais à une combinaison de plusieurs facteurs.

Quelles conséquences ?

Contrairement aux idées reçues, le syndrome de Diogène peut avoir des conséquences graves. Il affecte le rapport à son corps, aux autres et aux objets. Quand il se manifeste par une négligence de l’hygiène corporelle, il peut aggraver des problèmes de santé existants. Quand il entraîne une accumulation d’objets ou de déchets, le syndrome de Diogène peut augmenter les risques d’incendies. L’un des dangers, enfin, est l’isolement : une personne isolée ne demande pas d’aide, même quand elle en a besoin.

Repérer et accompagner

La multiplicité des manifestations de ce trouble du comportement rend son repérage difficile. On parle de « Diogène plein » pour les personnes qui accumulent et de « Diogène vide » pour celles qui au contraire, rangent à l’extrême. Si vous soupçonnez une personne d’en souffrir, vous pouvez vous adresser aux services sociaux de votre commune. Accompagner un proche concerné demande une prise en charge multidisciplinaire.