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Emploi : la réalité des jeunes issus du monde rural

Au total, 1,6 million de jeunes de 15 et 29 ans habitent dans les zones rurales et petites villes*. Quelles sont leurs difficultés ? Comment les surmontent-ils ? Les explications d’un expert.

 

« Dans les campagnes, il y a ceux qui n’ont pas de diplômes et restent souvent sur place pour travailler dans l’industrie, le bâtiment ou les services à la personne, et ceux qui quittent le domicile parental pour étudier », explique Benoît Coquard, sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) spécialisé dans l’étude des milieux ruraux et des classes populaires. « Une fois diplômés, ils reviennent rarement dans leur lieu de vie initial car ils n’y trouvent pas d’opportunités professionnelles », poursuit-il.

 

L’importance du réseau

Cléa, 21 ans, fait figure d’exception. Après son apprentissage en Pharmacie à Bourges et un premier Cdd, elle est revenue dans le Cher, sur ses terres d’origines. « Ma grand-mère a vu que son pharmacien cherchait à embaucher en Cdi, raconte-t-elle. J’ai postulé puis j’ai été engagée ; être près de ma famille en restant indépendante, c’est l’idéal. »
Pour décrocher un emploi, le réseau – familial ou amical – est un canal essentiel en zone rurale. « Par le passé, les clubs sportifs et les réseaux d’éducation populaire aidaient les jeunes à s’insérer dans la société de manière collective, poursuit Benoît Coquard. Aujourd’hui, ce maillage n’existe plus et les jeunes se reposent essentiellement sur leur cercle amical pour trouver du travail, aménager leur logement... »

 

Le coup de pouce de Chemins d’Avenir

L’absence de réseau, mais aussi l’isolement géographique, le déterminisme social ou encore la fracture numérique sont autant d’obstacles rencontrés par de nombreux jeunes issus du monde rural. 
Pour contribuer à les lever, l’association Chemins d’Avenir  a mis en place un système de parrainage au bénéfice des jeunes issus de ces territoires. Ainsi, des actifs, jeunes retraités ou jeunes en fin d’études épaulent des collégiens, lycéens ou étudiants pendant 12 à 18 mois. Le but : élargir l’horizon des bénéficiaires, les inviter à réfléchir à leurs envies, leurs ambitions, sans se substituer à l’Éducation nationale. Plus de 500 jeunes ont pu bénéficier de ce mentorat en 2018-2019 et l’association ne compte pas s’arrêter là…


*Selon le Conseil économique social et environnemental

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