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Chômage : les bons mots pour en parler à ses enfants

Aujourd’hui encore, se retrouver au chômage peut être stigmatisant et le risque de connaître un épisode dépressif durant cette période est multiplié par 2,95 pour un homme et par 1,90 pour une femme. Car, au-delà du sens factuel de la perte de l’emploi, cette situation renvoie à un vécu psychologique parfois difficile, ponctué de culpabilité, de honte et d’un sentiment d’inutilité. « C’est pour ces raisons qu’il n’est pas toujours facile d’en parler à son entourage, explique la psychologue Florence Gaboreau. Comment dire les choses ? Combien de temps ça va durer ? Doit-on partager son angoisse ? La situation amène quantité de questions. » 
 

La nécessité d’expliquer les choses

Même s’il n’est pas toujours facile de trouver les mots justes, il est essentiel d’en parler à ses proches et notamment à ses enfants. « Lorsque l’on cache quelque chose, on transmet des signes à son insu. Même les jeunes enfants le sentent et pensent qu'il est interdit de poser des questions. Une grande anxiété va alors les envahir. Et c’est beaucoup plus perturbant que de se faire expliquer la situation. » Évidemment, on n’emploiera pas les mêmes mots pour parler à un adolescent ou à un jeune enfant.

Mais, pour l’équilibre familial, il est nécessaire d’expliquer la situation en donnant aux plus jeunes des éléments de compréhension simples afin de leur faire comprendre pourquoi leur vie quotidienne change. « S’il y a un impact réel sur la situation des enfants : pas de vacances, moins de cadeaux, moins de vêtements… Il faut leur dire ce qu’il se passe tout en leur expliquant que ça ne va pas forcément durer et que, même si on ne part plus à l’autre bout de la France, on continuera à passer du bon temps en famille. »

 

Éviter de transmettre son angoisse

Mais, si une explication factuelle, claire, simple et dédramatisante peut être utile, il vaut mieux éviter au maximum de transmettre son angoisse. « Il ne faut pas s’appuyer sur son enfant pour retrouver une assurance, insiste Florence Gaboreau. On peut mentionner de manière maitrisée le désarroi dans lequel on se trouve. Mais l’enfant ne doit pas porter plus que ce qui le concerne. » Si le malaise est trop fort et que l’on ressent le besoin d’être aidé, le soutien d’un professionnel (psychologue) ou d’une association de demandeurs d’emploi (Solidarités Nouvelles face au Chômage par exemple) peut s’avérer très utile. Notamment pour organiser sa vie quotidienne, se valoriser autrement que par son activité professionnelle, renouer les liens sociaux… et envisager un avenir plus serein !
 

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