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Angoisses pendant la grossesse : l’importance d’en parler

Crainte de la fausse couche, peur d’accoucher ou de ne pas être une bonne mère… 5 à 15 % des femmes développeraient des troubles anxieux pendant la grossesse. Un phénomène normal qu’il ne faut tout de même pas prendre à la légère.

 

« Une grossesse est aussi intense qu’une crise d’adolescence », explique Caroline Boyer, psychologue clinicienne au sein du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Bicêtre.

Si une grossesse désirée peut être un grand bonheur, c’est aussi un énorme bouleversement sur le plan physique, mais aussi psychologique. « Le passage de l’état de non-mère à celui de mère correspond à un vrai moment de vulnérabilité où des conflits et traumatismes anciens, que l’on croyait réglés, peuvent refaire surface », ajoute la spécialiste.
 

À chaque trimestre, ses questionnements

Les trois premiers mois de la grossesse, qui sont souvent difficiles à vivre physiquement à cause des nausées et des premières douleurs, peuvent aussi générer plusieurs angoisses. Celles-ci sont souvent liées à la peur de la fausse couche mais aussi à un sentiment d’étrangeté face à l’être qui grandit en soi.

Au 2e trimestre, la grossesse se confirme, devient visible aux yeux de tous et il n’est alors pas toujours facile de répondre aux injonctions de la société sur ce qui est attendu d’une femme enceinte.

Au 3e trimestre, quand la fin de la grossesse et la rencontre avec le bébé se profilent, d’autres angoisses peuvent apparaître concernant l’accouchement, le rôle de mère, la relation au conjoint… « Au-delà de ces généralités, chaque femme est unique et la grossesse aura des résonnances différentes selon son parcours personnel », précise Caroline Boyer.
 

Angoisses : quand et comment agir ?

Si avoir des inquiétudes quand on est enceinte est un phénomène tout à fait normal, il est important d’en parler pour éviter que le stress s’installe. Vous pouvez alors vous rapprocher de votre médecin généraliste, d’une sage-femme, d’un gynécologue ou de la Pmi (Protection maternelle et infantile) la plus proche de chez vous. En France, ces différents interlocuteurs sont formés à l’accompagnement psychologique des femmes mais aussi à la détection des états psychopathologiques nécessitant un accompagnement plus spécifique.

Dans le suivi de grossesse, l’entretien prénatal précoce du 4e mois accorde notamment une place importante à ce sujet. En fonction du profil de la patiente, des solutions peuvent être proposées comme la sophrologie, le yoga, la relaxation, l’haptonomie… Et si l’angoisse devient envahissante ou si un état dépressif s’installe, une rencontre avec un psychologue voire un psychiatre peut être nécessaire ; la plupart des maternités proposent ce type de consultation gratuitement pour les femmes enceintes. En parler, c’est souvent déjà aller mieux !
 

Pour aller plus loin

« Comment gérer le stress pendant la grossesse » sur le site des 1000 Premiers jours

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