Addiction au cannabis : comment aider mon ado ?

Comme le tabac ou l’alcool, le cannabis fait partie des substances auxquelles on aimerait éviter que nos ados soient exposés. Mais parfois, leur consommation nous échappe. Que faire quand elle se transforme en véritable addiction ? Des solutions existent.

En France, en 2022, 29.9 % des jeunes de 17 ans avaient déjà expérimenté le cannabis(1). En plus d’être illégale, la consommation de cannabis est dangereuse pour la santé physique et mentale, a fortiori celle de nos ados. « Elle expose à un risque de rupture de la vie sociale car une forte consommation cannabis isole, précise Antonia Dandé, directrice de l’association Episode, qui œuvre dans l’Hérault(2). Avant l’âge de 25 ans, le cerveau est encore immature et cette substance psychoactive a des effets neurologiques et peut provoquer des troubles de l’attention, de la mémoire, une fatigabilité intellectuelle. À moyen terme, le cannabis induit aussi des risques de cancers et de maladies cardio-respiratoires ».

Repérer

Même si l’adolescence est l’âge des expérimentations, il est important de ne pas banaliser celle du cannabis. Mais, en tant que parent, comment savoir si son enfant est en proie à une consommation addictive ? « Il est important de repérer les changements chez son enfant, répond Antonia Dandé. Une tendance à s’isoler, une baisse de ses résultats scolaires, un changement dans son rapport à l’argent ou encore une baisse d’appétit peuvent indiquer que quelque chose ne va pas. »

Accompagner

Pour un parent, il est essentiel de ne pas culpabiliser ou de se replier sur soi si son enfant consomme. « Le plus important est de lui dire que l’on voit bien que quelque chose a changé et que l’on est là pour lui », explique Antonia Dandé. Comme il n’est pas toujours simple d’ouvrir le dialogue avec un adolescent, l’intervention de professionnels extérieurs peut être intéressante. En particulier, les Points accueil et écoute jeunes (PAEJ), présents un peu partout en France, sont des lieux neutres et bienveillants où les 12-25 ans bénéficient d’un accompagnement gratuit garantissant anonymat et confidentialité. Antonia Dandé raconte : « Les jeunes y sont reçus par des psychologues ou des éducateurs spécialisés auxquels ils peuvent parler de tous les sujets qui les préoccupent sans jugement : rupture, harcèlement, liens compliqués avec la famille, avec l’école… Cette écoute, doublée d’un accompagnement psychosocial, peut permettre à l’adolescent de reprendre en main son parcours de vie et de renforcer sa confiance en lui pour, le cas échéant, l’aider à lutter contre ses addictions. » Les Consultations jeunes consommateurs (CJC) sont également proposées dans tous les départements. Elles s’adressent aux jeunes consommateurs, permettent de faire le point sur leurs motivations et leur proposent une prise en charge adaptée.

Prévenir

Pour éviter la perte de contrôle face à une consommation qui peut devenir une addiction, la communication avec son enfant est primordiale. « Avec un ado, l’important est de rester présent, sans l’étouffer, sans être intrusif et de maintenir le lien, explique Antonia Dandé. En préservant des espaces de communication en famille – par exemple autour de repas partagés et sans écrans, de sorties, de jeux… –, on peut évoquer tous les sujets, comme le cannabis, indiquer que l’on sait que cela existe et ne pas en faire un tabou pour que l’ado se sente en confiance pour s’exprimer. »

Chloé Dussère

(1)    Sources : Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT)
(2)    Association qui regroupe un Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), un Point accueil écoute jeunes (PAEJ) et une Consultation Jeunes Consommateurs (CJC).