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Les issues pour sortir des violences conjugales

INTERVIEW. Chaque année, plus de 213 000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint. Entretien avec Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité femmes (Fnsf), qui propose un accueil et un accompagnement.

 

Vies de famille : Qu'est-ce que la Fédération nationale Solidarité femmes (Fnsf) ?

Françoise Brié : La Fnsf est un réseau d'associations qui proposent un accompagnement pour les femmes victimes de violences. Notre action s'organise autour du 3919, numéro de téléphone anonyme, gratuit et confidentiel. Cette ligne d'écoute permet aux femmes d'être soutenues par une équipe professionnelle du secteur social et médical et d'obtenir des conseils et des informations.
 

Comment les associations viennent en aide à ces femmes ?

Les structures proposent un suivi dans la durée, une aide psychosociale et/ou juridique, voire un hébergement d'urgence ou à plus long terme. Chaque année, 35 000 femmes sont accompagnées par nos associations. Que cela soit sous la forme d'entretiens individuels réguliers, d'accueil dans des groupes de parole, d'ateliers autour de l'estime de soi… 6 000 femmes et enfants sont également hébergés.
 

Quel rôle plus global joue la Fnsf dans la lutte contre les violences faites aux femmes ?

En plus d'aider les femmes victimes de violences, la Fnsf intervient auprès des pouvoirs publics. Elle a joué un rôle de plaidoyer dans la reconnaissance juridique du viol conjugal en France ou encore dans la loi visant à protéger les victimes de violences conjugales. Tout au long de l'année, nous menons des actions de sensibilisation et de prévention auprès des professionnels et du grand public sur les inégalités, les stéréotypes sexistes, les violences conjugales avec de grandes campagnes autour des 8 mars et 25 novembre*.
 

Quelles sont vos recommandations pour les femmes victimes de violences conjugales ?

Plusieurs formes de violences coexistent : psychologique, physique, sexuelle, économique… Il peut être difficile de rompre ce cercle vicieux en raison de la peur, de la stratégie d'emprise que l'agresseur maintient sur la victime, de conditions socioéconomiques ou d'un état de santé dégradés. D'où l'importance de sortir de l'isolement et d'en parler. Des professionnels sont à même de soutenir ces femmes dans leurs démarches. Le 3919 est un espace d'écoute essentiel, et il est aussi possible de trouver du soutien auprès de la protection maternelle et infantile (Pmi), des médecins ou des associations locales.

* Journée internationale des droits des femmes et Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
 

 

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