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Etudiants : mieux dormir pour réveiller ses performances

INTERVIEW. En France, 4 jeunes sur 10 dorment moins de sept heures par nuit en semaine*. Or pour réussir ses études supérieures, il est essentiel de bien dormir. Les conseils de Nicolas Goujon, médecin généraliste en Gironde. 

 

Vies de famille : Qu’est-ce qu’avoir un bon sommeil à 20 ans ?


Nicolas Goujon : Nous n’avons pas tous les mêmes besoins de sommeil. Chez une personne, les besoins varient même au cours de la vie. A 20 ans comme à tout âge, le plus important est d’être en mesure de détecter les signes précoces d’endormissement : bâillements, somnolence, picotement des yeux… Cela paraît évident, mais de nombreuses personnes, en particulier les plus jeunes, n’y sont pas assez attentives et « passent leur heure ».

La durée de sommeil recommandée se situe entre sept et neuf heures. Il y a des petits dormeurs et des gros dormeurs. En revanche, la qualité est primordiale : les phases de sommeil profond, les plus réparatrices, doivent durer suffisamment longtemps. Schématiquement, une bonne nuit de sommeil, c’est au moins trois à cinq cycles de quatre-vingt-dix minutes en moyenne.

Quel est l’impact du manque de sommeil chez les jeunes, en particulier sur les études ?

La première conséquence est la baisse de concentration, ce qui pose problème en période d’examens. Les carences répétées affectent la mémoire et les performances intellectuelles. Par ailleurs, la fatigue rend irritable, ce qui peut compliquer les relations sociales. A long terme, le manque de sommeil répété augmente le risque de dépressions, de certaines maladies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, et peut provoquer une baisse de l’immunité : favoriser le développement et la durée des infections hivernales, par exemple.

Quelles sont les bonnes habitudes à mettre en place ?

L’habitude la plus simple, encore une fois, consiste à écouter les premiers signes de fatigue. C’est parfois difficile, notamment à cause de l’utilisation des écrans le soir. Mais il faut rappeler que la lumière des écrans entraîne une excitation psychologique non propice à l'endormissement et a des effets retardateurs sur l'horloge biologique. Le mieux est d’éteindre son portable vers 21 h ou 22 h et de commencer à se détendre, en évitant les sollicitations cérébrales : jeux en ligne, vidéos...

Autre mauvaise habitude : la consommation d’excitants le soir. L’alcool, le cannabis, mais également le tabac, le café et les boissons énergisantes ont un impact sur l’endormissement et la qualité du sommeil. Enfin, attention au stress et à l’inquiétude, responsables de nombreux troubles du sommeil chez les étudiants. Une des solutions est de faire du sport régulièrement, à condition que ce ne soit pas après 21 h. Sur le plan individuel, chacun peut agir sur ces facteurs et modifier ses habitudes pour améliorer la qualité de son sommeil et donc sa vie en général.


 * Selon l’enquête de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) de mars 2018, réalisée par OpinionWay auprès de 1 014 jeunes de 15 à 24 ans

 

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