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Education sexuelle : comment en parler avec ses enfants ?

Le corps, l’amour, la sexualité… aborder ces sujets avec ses enfants n’est pas toujours évident pour les parents. Comment s’y prendre et à quel âge commencer ? Quelques repères… 

 

« Les parents se crispent souvent quand il s’agit de parler de sexualité à leurs enfants. Mais les enfants ne sont pas en attente de détails techniques avancés, rassure Maëlle Challan Belval, auteure du livre Osez en parler ! Savoir parler d’amour et de sexualité avec ses enfants*.

L’éducation affective et sexuelle comprend beaucoup de thèmes : l’estime de soi, le respect de l’autre, le consentement, la sexualité, la compréhension du corps… « Dès tout-petit, on commence à transmettre à son enfant le respect du corps en prenant soin de son hygiène intime, en évitant d’exhiber sa nudité devant d’autres personnes, en lui parlant gentiment lorsqu’on s’occupe de lui », explique Maëlle Challan Belval.
 

Comprendre la notion de consentement

Dès l’âge de 3 ans, il est possible de mettre des mots sur les parties intimes pour apprendre à son enfant à connaitre son corps. « On peut commencer à lui dire : "Regarde, c’est ton corps ! Ici, ce sont tes parties intimes, ça s’appelle la vulve, le zizi ou le pénis (selon les familles)" », conseille la spécialiste.

L’éducation affective et sexuelle permet aussi d’aborder la relation avec l’autre et à comprendre le respect de l’intimité de chacun. Maëlle Challan Belval prend un exemple : si un enfant veut toucher la poitrine de sa maman, elle peut refuser en lui disant : « Ce sont mes seins et c’est mon corps. Quand tu étais tout petit, tu tétais et maintenant tu es plus grand, et ce corps est celui de maman. » Ces explications serviront notamment de socle pour que l’enfant intègre peu à peu la notion de consentement.

 


Après 3 ans, votre enfant devient de plus en plus curieux et les questions fusent : « Qu’est-ce que c’est faire l’amour ? » « Comment on fait les bébés ? » Maëlle Challan Belval les appelle « les questions bombes », car les parents les prennent souvent comme un traquenard.
 

Un travail de construction évolutif

La meilleure solution est encore « de répondre de manière simple, sans mentir, sans être compliqué ou trop utiliser les métaphores », suggère Maëlle Challan Belval. Il faut être concret et utiliser des mots et expressions qui ont un sens pour l’enfant comme : « avoir un bébé dans le ventre » par exemple.  

« La même question peut être posée plusieurs fois, et l’idée est de renforcer la réponse au fur et à mesure de la croissance de l’enfant », poursuit la spécialiste. On peut apporter une première réponse à un enfant de 4 ans, puis une réponse plus étoffée lorsqu’il aura 6 ou 8 ans.

« Pas de pression : faites ce que vous vous sentez capable de faire, rassure la conseillère. On ne demande pas au parent d’être sexologue, mais plutôt de nouer un lien de confiance avec son enfant pour ouvrir le dialogue. »

* Editions Interéditions