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Charge mentale des enfants : comprendre pour mieux prévenir

S’organiser pour ranger sa chambre, tenir correctement son crayon, rendre ses parents fiers… Ces objectifs de performance peuvent devenir sources de stress pour un enfant et alourdir sa charge mentale. 

« Il faut distinguer les dimensions cognitive et affective de la charge mentale », souligne le docteur Basile Gonzales, pédopsychiatre au CHU de Rouen. Par exemple ? « Un parent aidant son enfant à faire ses devoirs (charge cognitive), mais qui est moins à l’écoute de ses confidences (charge affective). » Un trouble particulièrement amplifié par la crise sanitaire : confinements, cours en visio, contacts réduits avec les camarades… ont contribué à rompre l’équilibre de ces dimensions. 

Résultat ? « Il y a eu une explosion de charge mentale chez les plus jeunes qui ne pouvaient plus compter sur leurs repères habituels pour hiérarchiser leurs tâches. D’autant plus que cette crise a également augmenté la charge mentale de leurs parents. »
 

Les signes qui ne trompent pas

Repli sur soi, tristesse, désintérêt du jeu, irritabilité ou troubles du sommeil sont autant de signaux qui doivent alerter. « Plus généralement, c’est lorsqu’on constate une réelle rupture avec ce que l’enfant était avant », décrit le spécialiste. 

Autre avertissement ? « Si l’on est épuisé et qu’on ne parvient plus à faire face aux demandes de son enfant, il y a de fortes chances pour que sa charge mentale soit pleine », prévient le pédopsychiatre qui insiste sur l’importance de ne pas culpabiliser les parents pour autant. « Beaucoup d’exigences pèsent sur les épaules des adultes en matière d’éducation. L’essentiel est de rester dans l’échange : si l’on ne fait pas disparaître la charge mentale pour autant, on peut s’accorder. » 
 

Limiter la charge mentale

Passer le relais à d’autres adultes (famille, amis, voisins) s’avère primordial. D’autant plus que cela permet de diminuer la charge mentale de l’ensemble du . « Le parent retrouve le temps qui lui manquait et l’enfant découvre une autre manière d’appréhender les choses, ce qui peut lui donner de nouveaux outils pour compartimenter ses tâches », explique le pédopsychiatre. 

Autre conseil ? Échanger avec d’autres parents. Partager ses questionnements en dehors du cercle familial, permet de réfléchir à d’autres manières de fonctionner qui ont porté leurs fruits. Enfin, « n’hésitez pas à proposer un moment spécial, tous les jours à heure fixe. Un quart d’heure durant lequel on déconnecte afin d’être totalement disponible pour son enfant. Il est important de le formuler ainsi et laisser le jeune décider de ce qu’il fera de ce moment », suggère le docteur Gonzales.

S’adresser à un professionnel (pédopsychiatre ou psychologue) est aussi une solution en cas de blocage. Le principal ? Opter pour la méthode adaptée à sa personnalité et à celle de son enfant.
 

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