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Bégaiement : pour en sortir, des solutions existent !

Le bégaiement survient fréquemment entre 3 et 4 ans, le plus souvent chez les garçons. Il peut apparaitre parallèlement à l’acquisition du langage ou subitement alors que l’enfant parlait bien jusque-là. « Des syllabes qui se répètent, un mot qui reste bloqué, des sons ou des pauses qui s’allongent et surtout l’impression d’un effort et d’une lutte avec les mots, sont des signaux qui doivent alerter les parents », explique Elisabeth Vincent, orthophoniste et membre de l’Association Parole Bégaiement.

Oublions les idées reçues du type « ça va passer tout seul », le sujet ne doit pas être tabou, il est important d’en parler et consulter un orthophoniste permet d’éviter de prendre le risque que le bégaiement ne s’installe.
 

Un trouble à prendre au sérieux

La situation dure depuis un ou deux mois ? Mieux vaut consulter votre médecin, qui vous guidera vers un bilan orthophonique et une rééducation si nécessaire. Et le plus tôt sera le mieux. « Tous les orthophonistes ne sont pas spécifiquement formés à ce trouble, mieux vaut poser la question avant le rendez-vous », conseille Elisabeth Vincent. 

Pour le bilan, idéalement les deux parents sont présents, car l’enfant va avoir besoin de leur soutien pour la suite. « Je conseille souvent aux parents d’amener une petite vidéo d’un épisode de bégaiement. Je leur explique ce qu’est le bégaiement et les moyens d’y faire face pendant que l’enfant joue en nous écoutant d’une oreille ».
 

Un travail d’équipe

Le rôle des parents est essentiel pour proposer de l’aide à l’enfant qui bute sur un mot : « tu veux dire quoi ? On dirait que les mots ont du mal à sortir en ce moment » sera bien plus aidant que des injonctions du type « calme-toi » ou « redis-moi ça sans bégayer ».

Il est aussi bienvenu de ralentir son débit de parole et d’utiliser une intonation légèrement chantante. « Il faut montrer à l’enfant qu’on comprend sa difficulté et se glisser en douceur dans sa parole, en lui suggérant des mots par exemple. Le rôle d’interlocuteur actif est essentiel et souvent suffisant pour que tout rentre dans l’ordre ». Au bout de 6 mois, si le bégaiement reste présent, l’orthophoniste mettra en place un programme d’exercices et de jeux (méthode Lindcombe) adapté à la situation.
 

Un trouble fluctuant

« Les parents doivent relâcher la pression autour de la parole, aménager un rythme mieux adapté à l’enfant et communiquer avec lui, avec des phrases pas trop longues ni complexes ». L’entourage – enseignants, frères et sœurs – doit aussi être sensibilisé à ce problème, pour aider à parler et éviter de couper la parole.

Le bégaiement est un trouble fluctuant, qui peut disparaître puis revenir quelques mois plus tard, parfois lors de l’entrée au CP ou à l’adolescence. « Les parents ne sont pas responsables du bégaiement de leur enfant, mais ils sont complètement impliqués pour l’aider à sortir de son bégaiement ». Joe Biden, le roi Georges VI, Ed Sheeran ou le fondateur de Doctolib ont réussi leur carrière malgré ce trouble qui n’est pas une fatalité.
 

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