Quelques figures du personnel de la Caf dans ses premières années de fonctionnement.

Avec 25 salariés au démarrage, l’ambiance à la Caf devait être très familiale. Les effectifs progresseront très vite ensuite. 10 ans après, la Caf comprenait 81 salariés et au plus fort de son activité en 1981, avec des services aux familles en gestion directe, 270 !

Quelques cadres et agents ont marqué le Directeur de l’époque, Jacques Hochard, dans son livre témoignage : (il y a prescription maintenant !)

• Antoine Beaud, dit le « Touène », « chef du personnel » qui assure une « autorité assez irrégulière et bonne enfant »
• Maurice Huchard, qui était tonnelier à Bercy, contrôleur des situations

  Personnes qui perçoivent déjà des prestations de la Caf ou qui vont en percevoir (en cours d’affiliation à la suite d’une demande de prestation). Les personnes qui ont déjà eu un dossier sont toujours considérées comme « allocataires » même si leur dossier est radié (fermé).

  , visiblement prompt à raconter des histoires : « quand l’histoire est trop osée, il la susurre à l’oreille d’un auditeur ou d’une auditrice complaisante, en espérant quand même que les autres l’entendront ».
• Louis Jorioz, fondé de pouvoir, qui voit « passer les agents comptables » et assure une « permanence et une régularité » : « méthodique, consciencieux, scrupuleux ! »
• André Minet, « chef de l’Action sociale » pendant 30 ans dit l’homme « à la burette d’huile ». « Il est écouté même s’il n’est pas toujours compris ! » Il est secondé par Mme Chagneau Morisot
• Pierre Leduc, « un lorrain exilé par la guerre » est gestionnaire immobilier.
• Louis Truchot est « chef des prestations » à « l’autorité toute militaire ». Lui succèdera Jean-Marie Sulpice « à la ténacité toute savoyarde ! »
   

La majorité des emplois à compter des années 1950 et ensuite sont des « emplois aux écritures » et des « sténodactylographes ». Les personnels sont recrutés de trois manières :

• En CDI, par concours et avec l’établissement d’une liste d’aptitude
• En CDD dans le cadre de remplacement d’agents titulaires absents, où l’on juge « sur le tas » de la valeur des agents

• A l’issue de stages organisés avec le lycée technique Jules Ferry de Chambéry.

  
  

Les mutations sont beaucoup plus rares. Il y aura cependant aux alentours de 1962 le reclassement des agents des caisses de sécurité sociale algériennes dont plusieurs intégreront la Caf de la Savoie.

Autre fait marquant, le passage à l’encadrement se fait exclusivement par promotion interne. Il faudra attendre… 1981 pour un premier recrutement externe de cadre, via le CNESSS (l’EN3S aujourd’hui). Les cadres pouvaient se retrouver dans des séminaires communs de 2 à 3 jours en extérieur de la Caisse. Des personnes extérieures ont pu intervenir en réunion des cadres, notamment Pierre Laroque, emblématique Directeur de la Sécurité Sociale puis conseiller d’Etat.

Les formations sont dispensées en interne avec un accent mis sur les « cours de rédaction ». En externe il existe des « cours juridiques » en lien avec les Tribunaux de Chambéry et il y aussi des sessions sur « l’expression orale », avec des résultats jugés « non convaincants » par le Directeur de l’époque.

Enfin jusqu’en 1979, le CODIR qui incluait à l’époque les chefs de service Prestations et Action sociale, se réunit tous les matins à 8 h pour une durée d’une heure environ.