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Passer son permis avec un handicap, c’est possible

 

Si la conduite automobile requière un certain nombre de capacités afin d’assurer sa sécurité et celle des autres, elle n’est pas forcément incompatible avec le handicap. Des aménagements existent pour permettre au plus grand nombre de passer le permis B.

Malgré un handicap moteur de naissance affectant ses pieds, Arfang, jeune ingénieur de 28 ans, a pu décrocher son permis de conduire. S’il a pu obtenir le précieux sésame, c’est grâce à sa grande motivation, son investissement sans faille et l’accompagnement du Centre de ressources et d’innovation mobilité handicap (Ceremh). « Par hasard, l’IUT où j’ai fait mes études se situait à Vélizy, en face du Ceremh qui proposait une auto-école adaptée, raconte-t-il. Je m’y suis rendu et on m’a proposé une première expérimentation de la conduite pour identifier les adaptations dont j’aurais besoin. » En l’occurrence : une commande de l’accélérateur située derrière le volant et un levier permettant d’actionner le frein à la main. « Beaucoup d’adaptations sont possibles afin d’ouvrir le permis à un maximum de profils de conducteurs, même ceux qui sont atteints de myopathies par exemple » raconte Antoine, son moniteur. « On peut rajouter des rétroviseurs, des commandes, enseigner la conduite en langue des signes, etc. En revanche, il y a moins de possibilités pour les personnes ayant de gros problèmes de vue. »

 

Une validation médicale obligatoire

Comme toutes les personnes porteuses de handicap qui souhaitent passer le permis, Arfang a dû prendre rendez-vous avec un médecin agréé par la Préfecture afin qu’il valide son aptitude à la conduite. « On a testé mes réflexes, ma vue et mon audition, explique-t-il. J’ai pu obtenir l’autorisation de passer le permis qui, pour moi, était assez indispensable, à la fois pour ne plus être dépendant des transports en commun ou de mes amis, mais aussi pour trouver un travail plus facilement car beaucoup d’entreprises demandent le permis. »

 

Un permis 100 % financé

Après avoir obtenu le code du premier coup, Arfang a pu commencer les leçons de conduite avec le Ceremh grâce à un financement via son Compte Personnel de Formation (CPF) car, en tant qu’ , il avait assez cotisé pour bénéficier de ses droits à la formation. À bord d’une voiture à boîte automatique adaptée à son handicap, il a pu rapidement prendre en main le véhicule et obtenir son permis en deux passages seulement.

 

Une route parfois sinueuse

Si Arfang a pu mener à bien son projet sans trop de difficultés, Antoine, son moniteur au Ceremh, admet que, pour certains candidats, les démarches sont parfois plus compliquées : « Il n’est pas toujours évident de trouver une auto-école adaptée près de chez soi, il faut parfois changer de département ». Au moment de l’épreuve du permis aussi, certains aménagements – au-delà de ceux prévus dans le véhicule – sont à anticiper, comme un temps supplémentaire ou une aide pour procéder aux vérifications sur la voiture. Une fois le permis obtenu, celui-ci peut être définitif ou provisoire en fonction de l’avis du médecin. Dans le cas d’un handicap qui évolue, par exemple, un nouvel avis médical est exigé pour valider ou non l’aptitude à la conduite. Son permis en poche, Arfang a déjà un nouveau projet : posséder son propre véhicule adapté. C’est en cours…


Chloé Dussère

 

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